Par Claudette Samson. Le Soleil (Québec). « Peu de gens le savent, mais les seules plantations d'arbres génétiquement modifiés (AGM) qui aient jamais été expérimentées en pleine nature au Canada l'ont été dans l'arrière-cour de Québec, à Valcartier. »
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« La première expérience a consisté en la plantation, sur une superficie d'environ un demi-terrain de soccer, de peupliers auxquels on avait inoculé un gène marqueur provenant d'une bactérie que l'on trouve naturellement dans l'environnement, l'agrobacterium. L'addition de ce gène donnait aux feuilles de petites traces de couleur bleue, ce qui permettait de détecter facilement sa persistance année après année.
Contrairement aux plantes comme le maïs ou le canola qui sont resemées chaque année, les arbres durent dans le temps, d'où la nécessité d'évaluer l'effet sur une longue période. Le fait que le gène ait été ajouté aux feuilles permettait également d'évaluer la persistance de l'ADN dans l'environnement, explique M. Séguin au cours d'une entrevue accordée à son bureau du Centre de foresterie des Laurentides, face aux terrains de l'Université Laval. »
« Le deuxième essai, plus audacieux, a été effectué de 2000 à 2007 sur une parcelle voisine des peupliers d'une superficie équivalente. Cette fois, on avait modifié des épinettes en leur ajoutant le gène produisant la protéine insecticide de Bacillus thuringiensis (Bt) afin de les rendre résistantes à la tordeuse du bourgeon de l'épinette, avec 100 % de succès. »
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« La Chine est le seul pays au monde à avoir autorisé la culture commerciale d'arbres génétiquement modifiés (AGM), des peupliers auxquels on a inoculé la toxine biologique de Bacillus thuringiensis pour les rendre résistants au longicorne asiatique [Anoplophora glabripennis]. On peut toutefois penser que ce n'est qu'une question de temps pour que d'autres États autorisent eux aussi ce commerce. »
« Outre le Canada, la liste des pays chercheurs compte les États-Unis, le Brésil, la France, la Belgique, la Finlande, le Japon et la Nouvelle-Zélande. »
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« La transgénèse consiste à insérer un gène étranger dans un organisme donné. Grâce à la génomique, les scientifiques peuvent activer certains gènes précis de l'organisme lui-même, choisis pour le rôle spécifique qu'ils jouent dans son développement. C'est ce qu'on appelle la cisgénèse. »