L'idée de « droits de la nature » n'est plus seulement une hypothèse curieuse de philosophe ni un élément rhétorique en défense de la « Terre-Mère », elle a donné lieu à une institution juridique concrète et à un début de jurisprudence. Depuis 2008, la Constitution de l'Equateur fait de « la Nature, ou Pacha-Mama » une personne juridique. Elle lui a attribué des droits, indépendants des droits des personnes humaines, exigibles devant les tribunaux. Il s'agit ici d'analyser cette institution si particulière et d'en dégager les enjeux philosophiques.
Virginie Maris est chercheuse en philosophie de l’environnement de l’unité biodiversité et conservation du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Cefe), à Montpellier. Elle a écrit La Part sauvage du monde. Penser la nature dans l’Anthropocène (Éd. Seuil, 2018). Propos recueillis par @EmilieMassemin