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Depuis la mi-mars 2023, le mercure à la surface des océans grimpe à des niveaux inégalés en 40 ans de surveillance par satellite, et l’impact néfaste de cette surchauffe se ressent dans le monde entier.
La mer du Japon est plus chaude de 4 degrés Celsius par rapport à la moyenne. La mousson indienne, produit du fort contraste thermique entre les terres et les mers, a été bien plus tardive que prévu.
L’Espagne, la France, l’Angleterre et l’ensemble de la péninsule scandinave ont enregistré des niveaux de précipitations très inférieurs à la normale, probablement en raison d’une vague de chaleur marine exceptionnelle dans l’est de l’Atlantique Nord. Les températures à la surface de la mer y ont été supérieures à la moyenne de 1 à 3 °C depuis la côte africaine jusqu’à l’Islande.
Que se passe-t-il donc ?
El Niño est en partie responsable. Ce phénomène climatique, qui se développe actuellement dans l’océan Pacifique équatorial, se caractérise par des eaux chaudes dans le centre et l’est du Pacifique, ce qui atténue généralement l’alizé, un vent régulier des tropiques. Cet affaiblissement des vents peut affecter à son tour les océans et les terres du monde entier.
"Le phytoplancton réagit très vite aux variations de son environnement. Ceci en fait un excellent témoin de l'état des écosystèmes marins."
La vague de chaleur extrême qui a saisi l’ouest canadien fin juin a dévasté une partie de la vie marine de la côte pacifique. Un biologiste dresse un effarant bilan des pertes pour l’écosystème de la Colombie-Britannique
Une équipe de recherche internationale cartographie pour la première fois les zones océaniques qui, si elles étaient protégées, permettraient d’atténuer les effets du changement climatique, de préserver la biodiversité et de permettre une meilleure productivité des pêcheries. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Nature. Ils sont le fruit de la collaboration de 26 scientifiques et impliquent des chercheurs de l’Université de Montpellier et de l’Ifremer, avec la participation du CNRS.
Via DocBiodiv
À première vue, l’Antarctique a tout l’air d’un milieu inhospitalier, quasiment stérile, uniquement constitué de glace et de neige, et tout au plus parsemé d’oiseaux marins et de quelques phoques. Sous la surface des eaux se cache toutefois un univers grouillant de vie et d’écosystèmes complexes où évoluent des algues unicellulaires et de minuscules invertébrés, mais aussi de grands prédateurs tels que les manchots, les phoques et les baleines. L’océan Austral abrite ainsi plus de 9 000 espèces marines, sans compter celles qui ne cessent d’être répertoriées au fil des expéditions conduites sur place et des recherches en laboratoire.
In this report, the Mission Board on Healthy Oceans, Seas, Coastal and Inland Waters proposes a Mission Starfish 2030: Restore our Ocean and Waters by 2030. Inspired by the shape of the starfish, the Mission has five overarching objectives for 2030: (i) Filling the knowledge and emotional gap, (ii) regenerating marine and freshwater ecosystems, (iii) zero pollution, (iv) decarbonising our ocean, and waters (v) revamping governance. These five objectives are mutually supportive and taken together, the Mission Starfish 2030 will enable the restoration of the water cycle as a whole. For each of the five objectives, a set of ambitious, concrete and measurable targets has been defined. They specifically address the actors, activities, tools and systems that all need to be called upon to reach each objective. These targets are considered the indispensable components of a holistic approach to systemic change.
Une partie de la mégafaune marine se porte mal. Or, ses fonctions au sein de son écosystème sont particulièrement essentielles. Pour mieux documenter les conséquences de sa disparition, et peut-être, mieux orienter les efforts de conservation, une équipe de chercheurs internationale a mis au point un nouvel indicateur de la biodiversité : l'indice Fuse.
Une troisième vague de blanchissement menace la Grande Barrière de corail en Australie, suite aux gigantesques incendies qui ont dévasté plusieurs millions d’hectares._ « Le réchauffement de l’eau des océans est à l’origine de ce blanchissement »,_ explique Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique de Monaco. « Selon les experts du Giec, une augmentation moyenne de 1,5 °C de la température de surface pourrait entraîner la disparition, sinon la raréfaction de 70 à 90 % de certaines espèces de coraux. » Avec des conséquences lourdes pour l’écosystème marin, car si les récifs coralliens ne couvrent que 0,2 % de la surface des océans, ils abritent 30 % de sa biodiversité.
La fondation Tara Océan et des chercheurs du CNRS ont étudié la biodiversité du plancton autour du monde. Menacé par le changement climatique, il pourrait disparaître en Arctique, entraînant le dérèglement de tout un écosystème marin.
L’arrêté approuvant le schéma national des données sur le milieu marin est paru le 6 août dernier. Troisième du genre, il constitue l’un des grands systèmes d’information - avec le système d'information sur l’eau (SIE) et le système d'information sur la biodiversité (SIB) - dont l’Agence française de biodiversité (AFB) assure l’animation et la coordination technique. Ce nouveau schéma a vocation a fédérer les acteurs des données publiques sur le milieu marin qu’il s’agisse des services de l'Etat, établissements publics, chercheurs, collectivités territoriales, associations, entreprises, etc. Ces données, centralisées au sein du système d’information sur le milieu marin (SIMM), dès lors qu'elles concernent l'état des écosystèmes marins, leurs usages, les pressions et les réponses des pouvoirs publics, doivent contribuer "à la prise en compte des grands enjeux écologiques associés au milieu marin, notamment le changement climatique, la perte accélérée de la biodiversité, la raréfaction des ressources naturelles renouvelables ou non, la multiplication des risques sanitaires, alimentaires et naturels, la régulation des usages et de leurs impacts sur le milieu marin". Ainsi, le SIMM aura un rôle essentiel en termes de rapportage à l’Union européenne (au titre de la directive cadre "Stratégie pour le milieu marin" - DCSMM en particulier). Le portail associé milieumarinfrance (lancé le 10 juillet dernier par l’Ifremer sous le pilotage de l'AFB) devrait, à l’horizon 2020, proposer des fonctionnalités supplémentaires permettant la recherche, la consultation et le téléchargement des données.
Pour une révolution dans la mer de la surpêche à la résilience par Didier Gascuel
En mer, sons doute plus tôt et plus fort qu'ailleurs, l'homme a percuté les limites de la biosphère. Au cours du XXe siècle, avec la généralisation de la surpêche, nous avons vidé la mer d'une partie de ses poissons et perturbé le fonctionnement des écosystèmes en profondeur. Mais les premières victimes sont les hommes eux-mêmes. La crise écologique, ce sont des ports qui se vident et des communautés humaines laissées à l'abandon. Cette histoire rarement évoquée nous concerne tous, pêcheurs, consommateurs et citoyens. Elle pose des questions nouvelles : peut-on exploiter une ressource naturelle de manière vraiment durable ? Sommes-nous capables de mettre des bornes à notre propre capacité d'autodestruction ? Que faudrait-il changer radicalement pour enfin assurer un avenir durable à l'exploitation des ressources vivantes de l'Océan ? A ces questions, Didier Gascuel apporte un nouvel éclairage. Il propose un diagnostic de la surexploitation des mers et des principes nouveaux pour mettre sur pied la "pêchécologie", qui réconcilierait l'exploitation et la conservation, les hommes et leur territoire, le local et le global. La pêche maritime est un test de notre capacité à muter vers le durable et la résilience. C'est un morceau, petit mais significatif, de la grande histoire des hommes confrontés à leur propre crise écologique. Une révolution dans la mer est possible, pour qu'avec les poissons les écosystèmes et la diversité du vivant, l'aventure humaine continue.
Les vagues de chaleur marines se multiplient, selon une étude parue dans la revue « Nature Climate Change », mettant de nombreuses espèces en danger.
Vianney Denis, est un scientifique français installé à Taïwan depuis 8 ans qui enseigne à l’Université Nationale de Taiwan, à Taipei, la capitale. Son laboratoire, le FRE Lab, lui permet de mêler ses deux passions, la plongée et l’étude des coraux dont la diversité est fleurissante à Taïwan. Rencontre avec un professeur qui étudie les réponses écologiques du corail dans les environnements marginaux. Tu t’intéresses à la fonctionnalité des coraux, qu’est-ce que cela signifie ? Il s’agit d’identifier la fonction, le rôle de l’organisme dans l’écosystème. On sait maintenant que chaque espèce a une réponse différente aux perturbations, au stress qu’elle reçoit. Mon travail consiste à identifier et préciser les différentes stratégies développées par les coraux afin de survivre aux stress environnementaux. Par exemple, souvent après un blanchissement corallien sévère, seules les espèces les plus résistantes survivront. À plus grand échelle cela permettra d’appréhender les changements
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La pêchécologie - Manifeste pour une pêche vraiment durable - de Didier Gascuel paraîtra en mars 2023 : "La pêche maritime a occasionné de gros dégâts. En quelques décennies, elle a vidé la mer d'une partie de ses ressources et perturbé en profondeur le fonctionnement de nos écosystèmes marins. Elle est aujourd'hui considérée par les instances internationales comme la première cause d'érosion de la biodiversité marine. Il est toutefois encore possible d'inverser la tendance, de reconstruire des écosystèmes sains, productifs et résilients, d'inventer une nouvelle forme de pêche, qui réconcilie conservation de la biodiversité et... "
Lieu de prédilection des jeunes poissons en pleine croissance, les eaux peu profondes sont aussi celui des algues vertes. Les deux ne font pas bon ménage. Lorsqu’elles entrent en décomposition sous l’effet de la chaleur, les algues vertes deviennent un danger pour la faune. Mais même avant cela, leur prolifération dans certaines aires très riches en azote dérange les habitants de ces écosystèmes.
Pêche électrique : LIFE et 36 pêcheurs européens réclament le remboursement des subventions illégales Les Pays-Bas s’acharnent à tenter de légaliser la pêche électrique. C’est ainsi que la Cour de Justice de l’Union européenne, saisie par le gouvernement néerlandais, rendra son jugement le 15 avril prochain sur l’annulation ou non de l’interdiction de la pêche électrique. Au sommet du paroxysme de ce scandale — car rappelons que les Pays-Bas ont et continuent de frauder sur leur nombre de dérogations — l’association des petits pêcheurs européens LIFE (Low Impact Fishers of Europe) ainsi que 36 pêcheurs français, belges, anglais et néerlandais, demandent, via une plainte adressée au service concurrence de la Commission européenne, le remboursement des subventions publiques qui ont financé le développement de la pêche électriqu
Le Pacifique est l’océan le plus profond et le plus vaste de la planète : il recouvre environ un tiers de la surface du globe. Un océan aussi vaste peut paraître invincible. Pourtant, sur toute son étendue – de l’Antarctique au sud à l’Arctique au nord, et de l’Asie à l’Australie en passant par les Amériques – son fragile écosystème est menacé. Dans la plupart des cas, l’activité humaine est en cause. Nous avons systématiquement pillé le Pacifique de ses poissons. Il nous a servi de poubelle : des déchets ont été retrouvés jusque dans la fosse des Mariannes, à 11 000 mètres sous la surface, l’endroit le plus profond de la Terre.
Chaque année, plus d’un demi-million de Limulus polyphemus sont rassemblés en laboratoire, saignés, puis relâchés dans l’océan. Nombre d’entre eux meurent peu de temps après.
Une espèce très demandée dans certains pays, sa disparition aurait des graves conséquences sur les écosystèmes marins.
Le poisson-lion originaire de l'océan Indien colonise la Méditerranée. Des raies venimeuses venues d'Amérique centrale filmées dans le Var. Pêchée en Italie, une tortue luth originaire de Cuba se reproduit désormais près de Venise. Les scientifiques ont recensé 200 espèces tropicales qui ont envahi la Méditerranée, signe très clair du réchauffement de cette mer.
Pour protéger la biodiversité marine et les services rendus par les océans, la France a choisi de mener une politique volontariste de création et de gestion d’aires marines protégées dans toutes ses eaux, métropolitaines et ultra-marines.
Tous les ans, 8 à 10 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés dans les océans. De faible densité, ces détritus dérivent au gré des courants et s’accumulent partiellement à la surface des eaux. Des simulations numériques permettent de mieux comprendre leur cheminement au sein des bassins océaniques et d’appréhender ce problème majeur de pollution. Environ 150 millions de tonnes de débris plastiques [1] convergent vers cinq zones principales d’accumulation au nord et au sud de chaque grand bassin océanique (cf. fig. 1) ; la zone d’accumulation du Pacifique Nord représenterait six fois la taille de la France. Ces déchets, essentiellement des micro plastiques de moins de 5 mm, constituent une véritable menace tant pour la santé des écosystèmes marins que pour celle des hommes [1, 2] .
In June 5–9, 2017, during the United Nations (UN) Ocean Conference, 143 governments, signatory parties of the Convention on Biological Diversity (CBD)…
L’impact croissant des pratiques de pêche sur les écosystèmes marins et les services écosystémiques rend nécessaire la mobilisation de moyens juridiques et sociétaux afin de corriger les effets pervers qu’elles produisent. L’autorité publique peut-elle, par l’intermédiaire du droit, s’immiscer librement dans la régulation de ces pratiques pour leur permettre de produire un effet vertueux sur la biodiversité, les écosystèmes et les services écosystémiques ? N’existe-t-il pas un seuil au-delà duquel elle ne doit plus agir ? Il semble possible de répondre à ces questions en appliquant l’outil d’analyse juridique émergent et récemment conceptualisé appelé gradient de juridicité. L’application inédite de cet outil est ici étudiée au sein d’un laboratoire d’observation depuis longtemps mobilisé pour étudier d’un point de vue social, gestionnaire et environnemental les pratiques de pêche professionnelle susceptibles d’impacter la biodiversité et les services : le Parc Naturel Marin d’Iroise. Après avoir dressé un état des lieux des pratiques et de leurs impacts sur la biodiversité, les écosystèmes et les services écosystémiques, l’article recensera les principaux instruments de droit positif et les régulations privées applicables pour rendre compte de leur degré d’effectivité et d’efficacité. Sur cette base, l’article proposera alors d’appliquer le gradient de juridicité, pour envisager une nouvelle manière d’agir sur les pratiques, de la part de l’autorité publique. Cette démarche trouvera un prolongement dans la réflexion portant sur la construction du concept de gouvernance.
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