Kayar : l’usine espagnole de farine de poisson menace la qualité de vie des habitants - Collectif Pêche et Développement | HALIEUTIQUE MER ET LITTORAL | Scoop.it
La politique frontalière actuelle, le manque de voies légales et les morts sur les routes clandestines – comme les meurtres de Melilla – finissent par tout faire exploser. C’est ce qui se passe dans ma ville natale, Kayar. Je suis né et j’ai grandi dans cette communauté de pêcheurs près de Dakar, et je sais très bien à quel point la quasi-totalité de la population dépend de l’agriculture et de la pêche. Des agriculteurs laissés en faillite par le libre-échange et la concurrence des produits importés. Des pêcheurs, des transformateurs de poisson, des commerçants et des familles qui n’ont plus de quoi gagner leur vie ou se maintenir en bonne santé [1]. Le poisson manque car depuis longtemps les navires industriels des grandes puissances comme la Chine, l’Europe (y compris l’Espagne, bien sûr) détruisent les ressources halieutiques. En Espagne, le poisson ne manque pas sur la table, mais dans ma ville et dans d’autres au Sénégal il y manque. C’est la raison pour laquelle j’ai tenté de venir dans ce pays (Espagne), comme beaucoup d’autres compatriotes.
La situation est encore pire depuis qu’une société à capitaux espagnols appelée Barna Sénégal a installé une usine dans une zone résidentielle selon le plan d’occupation des sols local, c’est-à-dire un lieu impropre aux activités industrielles. L’usine est utilisée pour la production de farine et d’huile de poisson qui ne seront pas destinées au Sénégal, mais seront exportées vers d’autres pays.