[Article] «  La mer ne nous appartient plus  !  » | HALIEUTIQUE MER ET LITTORAL | Scoop.it
L’instauration d’une politique de gestion des ressources marines par Quotas individuels transférables (1990) en Islande 1990 a eu des conséquences multiples et des implications profondes dans les activités de pêche et les représentations que les pêcheurs se font de leur environnement de travail et de leur métier. Dans cet article, nous focaliserons notre attention sur la pêche artisanale à bord de petites embarcations, qui a joué un rôle très important dans la relance ou le maintien de l’activité de pêche dans des régions dépendant étroitement du secteur de la production halieutique. Les difficultés qui touchent le monde des pêches artisanales sont consécutives d’une marchandisation des droits à produire au fondement d’une reconfiguration de l’activité de pêche. Nous entendons montrer jusqu’où cette marchandisation de l’accès aux ressources marines met à mal ce qui est au fondement de l’activité de pêche dans sa dimension la plus concrète et la plus fondamentale et stratégique : non seulement la production collective d’un savoir pratique sur le milieu maritime, mais aussi la reconnaissance, au-delà de la sphère professionnelle, de sa légitimité. Cet article se divisera en quatre parties : après avoir exposé quelques éléments de cadrage, nous analyserons l’évolution des pratiques de pêche à bord de petites embarcations entre 1990 et 2010 ; nous reviendrons sur le développement des petites embarcations pour une viabilisation des communes littorales ; nous montrerons ensuite comment les QIT ont transformé les valeurs du poisson et celle du travail ; enfin, nous terminerons avant de conclure par l’identification et l’analyse des processus de «  dés-appropriation  » et d’«  ensauvagement  » des espaces maritimes.