Les expositions aux nuisances environnementales ne sont pas les mêmes selon que l’on est femme ou homme. Tenir compte du genre est donc important pour évaluer leur impact sur la santé.
Par Catherine Vidal, 01.04.2021
"En France, la loi de Santé Publique prévoit la réalisation tous les cinq ans d’un « Plan National Santé Environnement » (PNSE). Le 4ᵉ de ces plans d’action, visant la période 2020-2024, a été rendu public en octobre dernier.
Parmi ses objectifs affichés figure le soutien à la recherche, en vue notamment d’améliorer les connaissances sur « les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations ». L’accent est mis sur un concept proposé en 2005 par l’épidémiologiste britannique Christopher P. Wild : l’exposome, défini comme « l’intégration sur la vie entière de l’ensemble des expositions qui peuvent influencer la santé humaine ».
La prise en compte de la dimension du genre dans l’exposition aux nuisances de santé fait partie intégrante du concept d’exposome : hommes et femmes n’y sont pas exposés de la même façon. Pourtant, les projets de recherche sur l’exposome consacrés à l’environnement social, professionnel et économique, prennent rarement en compte la notion de genre en tant que telle, ce qui pose problème. Explications."
L’exposome, au cœur des politiques de santé
Aux États-Unis, la notion d’exposome est présente depuis 2012 dans tous les plans stratégiques de l’Institut national des sciences de la santé environnementale. En France, elle est un « élément structurant des politiques de santé » dans la loi de modernisation du système de santé de 2016.
Plus précisément, le projet d’exposome vise à compléter les données sur le génome humain, en s’intéressant à l’ensemble des conditions chimiques, physiques, et biologiques auxquelles est exposé un individu, de sa conception à l’âge adulte. Le tout, en intégrant les facteurs sociaux, culturels et économiques liés aux conditions de vie.
Naturellement, de très nombreux paramètres doivent être pris en compte : les nuisances chimiques (polluants, particules fines, air intérieur ou extérieur, eaux, sols), mais aussi le niveau de vie, les conditions de travail, l’alimentation, la consommation de médicaments, les infections microbiennes, les pollutions sonore et lumineuse, les radiations, etc.
Tout l’enjeu consiste à considérer la multiplicité de ces expositions, leurs interactions et leurs effets cumulés dans le temps, tout au long de la vie.
Le genre : une nécessaire prise en compte
La prise en compte de la dimension du genre dans l’exposition différenciée des femmes et des hommes aux nuisances de santé fait partie intégrante du concept d’exposome. Mais paradoxalement, dans la majorité des programmes de recherche sur la santé environnementale, la notion de genre n’est pas considérée en tant que telle."
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"Il y a 2 500 ans déjà, Hippocrate invitait, pour mieux soigner, à « considérer d'abord les saisons, connaître la qualité des eaux, des vents, étudier les divers états du sol et le genre de vie des habitants".
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