Veille du laboratoire AAU

Dès 1781, Louis Sébastien Mercier écrivait dans son Tableau de Paris : “À quatre heures du matin, il n’y a que le brigand et le poète qui veillent.” La formule cristallise à merveille l’ambivalence de la nuit, poétique et dangereuse, inquiétante et protectrice.
La nuit efface les repères et transfigure le décor du quotidien ; parce qu’elle nous autorise à nous camoufler, elle est aussi une promesse de liberté.

À quelques exceptions près, la philosophie a accordé peu d’attention à la maison. Le philosophe Emanuele Coccia répare cet oubli avec "Philosophie de la maison" (Rivages).

"la conviction que la combinaison des méthodes classiques des historiens et archéologues aux technologies de reconstitution numérique peut être source de connaissances. Par ce dialogue entre les disciplines et les méthodologies, traditionnelles et innovantes, une Rome
sonorisée mérite d’être placée au cœur des humanités numériques."

Une enquête a interrogé des Lyonnais sur leur vision de l’éclairage privé et public et illustre les écueils de la « cacolumie ».

De la même manière que le sixième numéro du journal Ambiances “Staging Atmospheres: Theatre and the Atmospheric Turn”1 s’est intéressé aux recherches émergentes sur les atmosphères et les ambiances dans les études théâtrales, nous proposons dans ce numéro d’aborder ces notions à travers le prisme du cinéma. Plus précisément, nous souhaitons étudier comment les atmosphères et le cinéma se questionnent, se répondent et se redéfinissent mutuellement. 

Popularisé par le musicien et fondateur de l’écologie acoustique Raymond Murray Schafer dans les années 1970, le paysage sonore repose sur deux modes interactionnels du monde environnant, la perception sensorielle et l’imaginaire. C’est ce double mode de transaction du sonore paysager que nous proposons de mettre en exergue par la présentation des deux dispositifs participatifs de reconstruction du paysage sonore. L’utilisateur, invité à mettre en espace des sons dans la sphère englobante de l’image panoramique de son quartier, recompose les paysages sonores vécus, et en imagine des variantes idéales. Par ce processus de médiation, ce travail herméneutique provoque une prise de connaissance des qualités environnementales du paysage vécu par la mobilisation des facultés cognitives analogiques et métaphoriques de l’écoutant. Les idéoscènes qui en résultent décrivent les représentations de l’environnement sonore du quartier en définissant la fonction de transfert médiatrice entre réel et imaginaire du paysage sonore. Ce dispositif de médiation permet ainsi d’assurer le partage des dimensions sensibles du paysage dans une optique participative pour articuler les regards transversaux et interdisciplinaires sur le paysage et sa mise en projet.

Quels nouveaux modèles de fabrique culturelle urbaine après l’essoufflement de la ville créative ? Dossier numérique portant sur les « Scènes culturelles, ambiances et transformations urbaines ». Réalisé par les chercheurs de l’ANR SCAENA en collaboration avec les collègues de l’OPC et Bienurbaines, ce dossier explore, à travers le cas nantais, l’hypothèse d’une fin de cycle pour la ville créative et de son renouveau à travers le concept de scène.

Grâce à la réalité virtuelle, le projet Percilum offre aux architectes un outil innovant pour expérimenter la lumière et en saisir toutes les nuances.

Nous baignons toujours dans une certaine ambiance. Là, un climat solennel qui nous transporte. Ici une sensation de gêne, de tension. Et là encore, lʹatmosphère magique dʹune fête, le réconfort impalpable de la convivialité. Une ambiance neutre nʹexiste pas, car une tonalité affective colore toutes les situations de la vie. Elle nʹest pas non plus totalement subjective puisque le ressenti dans un espace-temps concret est souvent partagé. Comment palper ce something in the air qui nous lie aux autres, aux choses et à lʹenvironnement? Une musique, un décor, un ameublement, une lumière sont-ils suffisants pour fabriquer une bonne ambiance?

Invité.es: Prof. Didier Grandjean
Centre Interfacultaire en Sciences Affectives, FPSE, Université de Genève & Pascal Amphoux Architecte et géographe, a enseigné dans diverses écoles d'architecture
Chercheur associé au CRESSON (centre de recherche sur lʹespace sonore et lʹenvironnement urbain à Grenoble), Gérant du bureau d'études CONTREPOINT Projets urbains à Lausanne

Angèle Pillot, doctorante au laboratoire nantais Ambiances Architectures Urbanités, étudie la notion d’ambiance à travers sa perception du sens des masses, une habilité développée par les personnes non-voyantes leur permettant de ressentir physiquement la présence de l’environnement bâti. Ses collègues Daniel Siret et Ignazio Requena-Ruiz arpentent eux les rues avec un chariot climatique qui permet de capter précisément des éléments du ressenti des lieux.

La « bonne » musique, dans un film, est celle qui peut améliorer et parfois même changer notre perception des images et de la narration.

Le bruit de la mer au réveil, le chant du merle dans l’ascenseur… L’engouement pour les captations sonores du concert de la planète croît à mesure que le vivant est réduit au silence.

2ème séminaire/3 : Le climat , ressources ambiantales en architecture, 23 et 24 février 2023 à l’ENSA Normandie, et en visio-confrence

Depuis que l’architecture existe, elle compose avec le climat. S’établissant là où il est propice, là où la combinaison du soleil et de la pluie a façonné un environnement généreux, le climat est plus qu’une ressource pour l’architecture, il en est l’une des raisons d’être. Il en détermine – en partie – nombre de ses caractéristiques. Comment la préoccupation environnementale nous incite-t-elle à repenser cette relation entre architecture et climat ?